Au bout du rouleau, Luke Tuckwell perd tout dans la dernière bosse de la dernière étape

Crédit photo Xavier Pereyron / DirectVelo

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Il s’est assis par terre, s’est pris la terre entre les mains, à la fois de dépit et de fatigue. Puis il est resté figé, de très longues secondes, semblant se refaire le film de cette dernière demi-heure de course fatale et cruelle. En chipant le maillot rose au tenant du titre et grand favori Jarno Widar en milieu de semaine lors d’une échappée fleuve, Luke Tuckwell avait réalisé un bien joli coup. Parvenu à résister les jours suivants, il a pris le départ de la huitième et dernière étape du Giro NextGen, dimanche dernier, toujours avec la tunique de leader sur les épaules.

LONGTEMPS EN CONTRÔLE

Avec 11 petites secondes d’avance sur son dauphin Jakob Omrzel et 27 sur le lauréat de la veille, Pavel Novak, rien n’était encore fait. Le circuit final de la dernière étape, tracé autour de Pinerolo, dans le Piémont, lui aura finalement été fatal.

“Pendant une bonne partie de l’étape, tout s’est bien passé. La première fois que l’on a monté la grande ascension du circuit, on était en contrôle, j’avais encore du monde pour m’épauler”, expliquait-il en évoquant la côte de Prarostino et ses 2.5 km à 12.4% de pente moyenne, où de nombreux spectateurs s’étaient amassés pour voir passer la course.

UNE ENTENTE FATALE 

L’accélération du Norvégien Jorgen Nordhagen, lors du second passage, aura tout fait basculer. Le grimpeur de la Visma-Lease a Bike, qui avait soif de revanche après une semaine en-deça de ses attentes jusque-là, s’en est allé avec Jakob Omrzel, l’homme le plus dangereux au général pour Luke Tuckwell. Le duo de tête s’est parfaitement entendu tout au long des quinze derniers kilomètres de course, ce qui a condamné l’Australien. “Il leur restait plus d’essence dans le réservoir que moi. J’étais au bout, j’ai tout donné, j’ai fait tout ce que j’ai pu mais je ne pouvais simplement pas donner plus”.

En coupant la ligne 17 secondes après son rival, et en y ajoutant les bonifications acquises par le Slovène sur la ligne d’arrivée, Luke Tuckwell aura cédé douze secondes de trop. “Si on m’avait dit il y a huit jours, lors du grand départ, que j’allais terminer 2e de la course, j’aurais signé. Mais là, à chaud, je suis forcément déçu”, concède le coureur de la réserve de Red Bull-BORA-Hansgrohe. “Malgré tout, je peux être satisfait d’avoir beaucoup appris pendant une semaine. L’an passé, j’avais réalisé que j’étais peut-être capable de jouer les classements généraux et cette fois-ci, j’en ai vraiment eu la preuve”.

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