Romain Grégoire : « Ça ne sert à rien de s'acharner »

Crédit photo Tour de Suisse / Buchli Fotografie / Sam Buchli

Crédit photo Tour de Suisse / Buchli Fotografie / Sam Buchli

Il a respecté le Tour de Suisse jusqu’au bout. Après avoir perdu le maillot jaune le cinquième jour, Romain Grégoire ne s’est pas démobilisé. Le vainqueur de la première étape s’est ainsi échappé le lendemain, aux côtés notamment de son coéquipier Stefan Kung, puis il a réalisé un chrono final honorable avec une place dans le Top 15. Pour DirectVelo, Romain Grégoire, finalement classé parmi les 20 premiers au général, est revenu sur sa belle semaine, à quelques jours du Championnat de France où il sera l’un des principaux favoris.

DirectVelo : Que retiendras-tu de ton Tour de Suisse ?
Romain Grégoire : Je retiendrai que c'est un Tour de Suisse réussi. J'étais venu pour décrocher une victoire d'étape, et je l'ai eue le premier jour. En bonus, j'ai eu la chance de porter le maillot jaune pendant quatre jours. C'est très positif pour moi.

As-tu espéré à un moment donné gagner le général ?
Je savais que l'étape de montagne était bien trop difficile. Je pensais pouvoir m'accrocher pour aller chercher un fond de Top 10 au général. Ce n'est pas forcément ce qui me fait vibrer, mais c'est clair que ça aurait été quelque chose de sympa, surtout au niveau WorldTour. Durant l'étape de montagne, j'ai atteint mes limites. Quand j'explose, ce n’est pas à moitié. À partir de là, c'était terminé.

Tu es vraiment allé au bout de toi-même ce jour-là…
Je pense que j'ai vraiment tout donné, surtout sur la quatrième étape. C’était déjà difficile de conserver le maillot lors du troisième jour. J’ai fait de gros efforts sur ces deux étapes-là. Sur l'étape de montagne, je suis arrivé très entamé au départ. Je n'étais plus capable de répéter les efforts de la veille. Je sens que la semaine a été sacrément exigeante. Puis je me suis mis une balle dans le pied en partant en échappée vendredi.

« JE VOULAIS RENDRE LA PAREILLE »

Pourquoi as-tu tenu à repartir dans une échappée ?
Bonne question ! (sourire) Ce n’était pas prévu que je sois dans l'échappée. Mon seul objectif de la journée était de placer Stefan (Kung) devant. J'ai rempli mon objectif, sauf que je me suis retrouvé à l’avant avec lui. Quitte à l’aider, je me suis dit, tant pis, je reste avec eux. Je suis allé au bout de mon idée. C'était ma façon de remercier l'équipe et de remercier Stefan pour tout ce qu'ils m'ont apporté sur les cinq premiers jours. Je voulais rendre la pareille sur une étape de la fin de semaine.

Ce Tour de Suisse, c’était aussi l’occasion de vivre les contraintes qui vont avec la vie d’un maillot jaune…
C'est clair qu'on perd du jus là-dedans. Un podium et un contrôle peuvent paraître anecdotiques, mais tu perds vite une heure et demie après l’étape. Au bout de trois-quatre jours, ça se ressent au niveau des sensations. C'est quelque chose qu’il faut savoir gérer.

Ça ne te donne pas des idées de jouer le général sur certaines courses WorldTour du type du Tour de Suisse ?
Quand je vois comme je suis capable d'exploser sur une étape de montagne, je pense qu'il n'y a pas moyen pour le moment. Passer les bosses sur une course d'un jour, je peux le faire, mais la répétition d'effort, ce n'est pas mon truc pour le moment. Je n'arrive pas à le faire. Ça ne sert à rien de s'acharner à vouloir aller accrocher un petit truc, alors qu'il y a moyen d'aller chercher de belles choses à côté en faisant autrement.

« TANT QUE JE NE L’AI PAS SUR LES ÉPAULES... »

Dimanche prochain, tu seras encore l’un des favoris du Championnat de France…
Le Championnat de France me plaît beaucoup. C'est toujours un rendez-vous particulier pour la Groupama-FDJ. C'est une course qui me tient particulièrement à cœur. On y va avec de l'ambition et l'envie de bien faire pour rêver de ce maillot bleu- blanc-rouge. Concernant le parcours, j'ai regardé de loin pour l'instant, je ne me suis pas mis précisément dedans.

Tu n’as pas regardé la vidéo d’arrivée d’étape du Tour de France 2011 et la victoire de Philippe Gilbert ?
Si, quand j'ai vu que le parcours était sorti, je l’ai regardée. (sourire)

Tu as été titré deux fois en Juniors sur l’épreuve en ligne, que représente pour toi ce maillot bleu-blanc-rouge ?
Pour moi, c'est vraiment la course à gagner pour pouvoir représenter son pays pendant toute une année. Avoir les liserés à vie, c'est quelque chose de super fort. C'est sûr que c'est un rêve de carrière d'aller gagner un jour le Championnat. Tous les ans, je continuerai de me battre tant que je ne l'ai pas sur les épaules.

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